Le syndrome de l’imposteur est arrivé par une fenêtre où je ne l’attendais pas. Pour devenir coach, je me sentais plutôt confiante. C’était léger, sans enjeux particulier.
parce que j’ai un parcours professionnel riche qui me donne une légitimité, j’ai de l’expérience dans l’accompagnement de groupes,
parce que je dispose d’une grande variété d’outils et de dispositifs afin que chacun puisse choisir le/les siens,
parce que je sais nourrir le besoin de création (le mien et celui des autres),
parce que j’ai écrit un livre,
parce que je fais une formation solide qui me donne tout un tas de méthodes, d’outils et une éthique professionnelle,
Je me sentais plutôt légitime. Et le syndrome de l’imposteur c’était pour les autres, pas besoin de me soigner. Merci, je vais très bien docteur. Mon CV est bien solide.
Et pourtant, quelque chose me retenait encore, me sclérosait.
C’est vrai qui j’étais moi pour accompagner ? Quel était mon chemin dans lequel d’autres personnes pourraient se reconnaître ou se sentir vibrer au point de me choisir comme coach ?
Je me sens bien.
Je ne veux pas changer radicalement de vie.
Je ne veux pas déménager, ni devenir nomade.
Je n’ai aucune urgence à changer de job.
Mes coups de mou sont en général brefs et furtifs.
Je n’ai pas d’expérience dans l’accompagnement du soin.
Je ne déprime pas, je n’ai jamais connu de burn-out.
Monsieur le syndrome de l’imposteur était bien là à ma fenêtre et j’étais bel et bien en train de la lui ouvrir très grande.
Je me suis mise à ne voir que ce que je n’étais pas pour devenir coach. Je me suis mise à ne voir que l’expérience qui me manquait pour devenir coach. Je portais beaucoup de jugements sur le métier de coach.
Je me croyais à l’abri de ce syndrome mais tout à coup des pensées d’inadéquation m’arrivaient en pleine figure. Si j’étais là, c’est que je m’étais emballée. Je ne suis pas légitime à être coach. J’allais décevoir, j’allais être critiquée par mon entourage. Bonjour culpabilité.
Et je me suis mise à croire mes pensées. J’avais de la chance, j’avais un job sécure et j’allais encore une fois me remettre en situation inconfortable en cherchant à inventer une nouvelle activité que je ne maîtrisais pas.
Qui je suis moi pour accompagner ?
Je me suis mise à regarder dans le miroir. Et j’ai vu tout autre chose que ce que je me racontais.
Je me sens très vite motivée quand je suis passionnée, enthousiaste.
Je suis créative et j’aime utiliser ma liberté hors de cadres prédéfinis.
Je suis optimiste, je crois très fort que tout est possible. J’ai un enthousiasme communicatif.
Je suis audacieuse, j’aime explorer d’autres chemins moins droits, moins bornés, moins académiques. J’ose repousser les limites de mes zones de confort. Ce n’est pas toujours confortable mais j’ai besoin d’explorer, de tenter des choses nouvelles avec une assurance qui me surprend moi-même parfois.
J’ai un état d’esprit de développement et je suis curieuse. Je m’intéresse à une grande variété de sujets et je me forme sans cesse. Mon métier actuel dans l’enseignement m’amène à travailler sur les environnements d’apprentissage, la participation culturelle, les échanges de savoirs, la culture numérique, l’inclusion, la coopération, les communs, la pédagogie, les neurosciences, la transition climatique … et tant d’autres encore.
J’aime comprendre ce qui fait du bien au corps et à l’esprit. La méditation, la sophrologie, les salutations au soleil ou le Pilate ont le même effet sur moi qu’une rando, que la peinture à l’aquarelle ou une session de cuisine pour recevoir mes amis pour un goûter ou un dîner.
Je suis très curieuse de mes explorations intérieures autour du coaching, des formations, des lectures, des conférences, des podcasts.
J’aime la nuance et la complexité. J’aime l’engagement qui me fait choisir l’envie, la motivation, la confiance et repousser la négativité stérile ou la mauvaise humeur. Je chasse les « je ne sais pas » qui enferment, coupent de la recherche de solutions, ou sonnent la fin de tout débat.
Mon accompagnement incarne ce que je vis et ce dont j’ai envie au quotidien.
Tout cela m’anime profondément. Je suis.
Je suis ….
Oui, c’est ça J’AI JUSTE A ÊTRE !
Et qu’est ce qui me prouve que je suis là où je dois être ?
Est-ce que j’ai envie d’accompagner ? Est-ce que j’ai cette étincelle en moi ?
La gratitude après chaque session de coaching, la joie et le ravissement chaque fois que je vois des étincelles dans les yeux de mes coachés et de mes gentils et gentilles cobayes. Mon corps le sent lui aussi : mon cœur s’ouvre, mon estomac frétille, mes doigts dansent sur le clavier rien qu’en écrivant ce texte.
J’ai encore des doutes mais j’accepte l’inconfort des phases de construction de mon activité d’accompagnement. Monsieur le syndrome de l’imposteur n’a qu’ bien se tenir : je vais être très patiente et confiante sur tout ces changements.
Et cerise sur la gâteau : je crois que se dessine ainsi peu à peu dans ces explorations les sujets sur lesquels je veux vous accompagner.